24 août 2012
Un élu se mobilise pour les pigeons voyageurs de l'armée
Il ne reste plus qu'un seul colombier militaire en France. Or, en cas de catastrophe majeure, ils peuvent devenir le seul moyen de communication.
Comment assurer la communication militaire en cas de panne, voire de destruction des réseaux électriques ou de télécommunication? Grâce aux pigeons voyageurs, répond le député du Nord Jean-Pierre Decool, apparenté UMP. Pour l'élu, l'armée française devrait élever davantage d'oiseaux messagers, qui ne sont plus sollicités depuis la Première Guerre mondiale. Il ne demeure en effet plus qu'un seul colombier militaire, à la forteresse du Mont-Valérien, à côté de Paris.
«Je suis convaincu qu'en cas de conflit ou de crise les pigeons voyageurs peuvent retrouver une place stratégique», explique-t-il au Figaro. Élevant 150 pigeons voyageurs chez lui, Jean-Pierre Decool est passionné depuis toujours par la colombophilie, l'art de s'occuper et d'entraîner, selon ses mots, «ce petit paquet de plumes qui pèse 400 grammes et est capable de prouesses». Mais c'est il y a un an que le député de Flandre a commencé à se poser des questions sur le rôle du pigeon dans l'armée.
10.000 pigeons dans l'armée chinoise
«J'ai appris en mars 2011 que l'armée chinoise avait décidé de recruter et d'entraîner 10.000 pigeons voyageurs, et cela m'a fait réfléchir», explique le député. Le déclic intervient lors de l'accident nucléaire de Fukushima. «Je me suis dit que les pigeons voyageurs auraient pu jouer un rôle crucial dans la communication entre les zones radioactives et l'extérieur, sans exposer d'humains», poursuit Jean-Pierre Decool. Des soldats en mission dans les zones tribales en Afghanistan pourraient par exemple être équipés de pigeons, afin de pouvoir communiquer avec leur base. Les pigeons voyageurs sont en effet capables de revenir à leur colombier, en parcourant plusieurs centaines de kilomètres dans la même journée, à une vitesse allant de 50 à 120 km/h.
L'élu décide d'interpeller, via une question écrite au gouvernement, le ministère de la Défense le 24 juillet dernier. Le député de Flandre s'interroge: «En l'état actuel de nos infrastructures, la capacité de communication de l'armée française serait-elle bien assurée en cas de conflit armé, et plus particulièrement en cas de rupture des liaisons téléphoniques, radio, informatiques, et même électriques?» Pour lui, il faut absolument que l'armée élève davantage de spécimens.
Des colombiers à proximité des centrales
Dans sa réponse, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, reconnaît «l'intérêt certain» du pigeon voyageur en matière de transmissions militaires au cours de l'histoire. Si Jean-Pierre Decool se dit satisfait par cette prise de contact, il n'entend pas en rester là et va formuler de nouvelles propositions. «Pourquoi ne pas installer des colombiers à proximité des centrales par exemple, pour qu'ils puissent assurer la liaison en cas d'accident», propose le député.
En Syrie, les rebelles ont utilisé des pigeons pour faire passer des messages durant le siège de Homs, comme en témoignent de nombreuses vidéos postées sur YouTube. «C'est bien la preuve que ces animaux peuvent retrouver leur rôle de messager héroïque», conclut l'élu.
source le Figaro
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