14 septembre 2012

La station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute


Beau reportage réalisé par TL7 au sujet de la station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute en Auvergne.
Dès 1913, l'armée française occupait le site, en ayant installé un relais optique dit télégraphe de Chappe. Il ne s'agissait alors que d'un modeste bâtiment en pierre...

En 1961, lors de la Guerre froide, l’OTAN s’installe et construit l’une des 82 stations de son réseau de transmission, connu sous le nom de réseau ACE HIGH (Allied Command Europe). La mise en œuvre de cette station (nom de code FLYZ) est confiée à l'Armée de terre française. Dès le début, les habitants de la région ont cru qu’il s’agissait de radars. En 1974, l’armée de terre française laisse la place à l’armée de l’air française, toujours locataire du site de nos jours. Dès 1988, l’OTAN envisage le démantèlement du réseau ACE HIGH en raison des nouveaux plans de fréquences nationaux...

 le télégraphe optique militaire

La station hertzienne de l’OTAN faisait appel à des liaisons radio troposphériques. Les bonds radios étaient de l’ordre de 300 km, pouvant atteindre pour le plus long d’entre eux plus de 450 km (entre Mossy Hill – UMSH – et Lysenuten – NLYZ –). Les équipements de transmission étaient d’origine américaine. La puissance nominale d’émission qu’assurait un Klystron, était de 10 kW. En raison de la particularité des transmissions troposphériques, ces liaisons fonctionnaient en diversité d’espace et de fréquence. Ainsi, la station de Pierre-sur-Haute qui servait de relais entre, au Sud celle du Lachens (FNIZ), aux confins des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence et, au Nord, celle de Mont-Août (FAOZ), près de Sézanne dans la Marne, faisait appel à 4 émetteurs de 10 kW chacun (2 par sens de liaison) et 16 récepteurs (8 par sens de liaison). Pour des raisons d’économie, les amplificateurs étaient réglés sur 5 kW.

À l’origine, Pierre-sur-Haute n’était pas reliée au réseau électrique national. Aussi, 4 groupes électrogènes alimentaient en permanence le site. Dans les années 1970, une ligne moyenne tension (15 kV) fut construite par EDF. Aussi, l’OTAN remplaça les 4 groupes électrogène par une centrale électrique avec deux groupes à temps zéro de 450 kVA chacun et construit par ADV (Aérotechnique Dreux Vernouillet).



De 1981 à 1987, la station ACE HIGH fut entièrement rénovée, notamment son bâtiment vie en vue de l’accueil de la station actuelle de l’Armée de l’air française.

Les sous-officiers, des armées de mer, terre et air, qui ont servi dans les huit stations ACE HIGH implantées en France (5 Troposphérique et 3 relais à vue – Line Of Sight), ont été formés à Borgo Piave (Latina) en Italie. Auparavant, ils suivaient un stage intensif (20 semaines) d’apprentissage de la langue anglaise au Centre de langues et d’études étrangères militaires anciennement situé à l’École militaire.


De nos jours, le rôle de la station hertzienne de Pierre sur Haute est de relayer les communications interarmées, principalement en ce qui concerne le commandement des unités. Pour ce faire, elle est en liaison hertzienne permanente avec trois autres stations hertziennes similaires, celles de Lacaune-les-Bains, d'Henrichemont et de Brétigny, ces quatre stations réunies formant les stations de l'Axe Nord-Sud. Ainsi, si la force de dissuasion devait être utilisée, l'ordre de mise à feu pourrait transiter par la base de Pierre sur Haute.

La station de Pierre sur Haute appartient à l'armée de l'air française et dépend de la Base Aérienne 942 de Lyon-Mont Verdun, située à 80 km du site.

Elle dépendait depuis la création du Commandement Air des Systèmes de Surveillance d’Information et de Communications (CASSIC) le 1er juin 1994 puis, depuis le 1er janvier 2006, de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) dont la direction centrale est stationnée au Fort du Kremlin-Bicêtre 1 .
La base est localisée sur un terrain de 30 hectares situé sur les deux communes de Sauvain et de Job, la limite Rhône-Alpes / Auvergne passant au milieu de la base. Elle est entourée de barrières en bois et en métal d'une hauteur approximative de 6 mètres.Pour accéder à la base, les militaires empruntent une route goudronnée de 4 kilomètres de longueur, partant du Col du Béal (1 390 m d'altitude). Cette route, interdite à la circulation civile, est cependant inutilisable lors d'un enneigement trop important (pouvant dépasser 2,5 mètres), et c'est alors par le chemin des crêtes qu'on accède à la base. La route et le chemin des crêtes sont longés par des poteaux de bois de 4 mètres de hauteur permettant de guider les usagers en hiver, lorsqu'ils sont recouverts d'une épaisse couche de neige.


Les infrastructures principales sont deux tours bétonnées d'une trentaine de mètres de hauteur en activité depuis 1991 assurant l'émission et la réception hertzienne. Ces tours peuvent résister au souffle d'une explosion nucléaire.




De plus, quelques bâtiments supplémentaires servent de hangar aux véhicules et de lieux de vie. La base comporte une cuisine et une salle de restauration, ainsi que des chambres. Ces bâtiments sont reliés entre eux par des tunnels, afin d'éviter des déplacement extérieurs pénibles en hiver, à cause de la hauteur de neige de plusieurs mètres. Il y a environ 400 mètres de tunnels.
Le cœur de la base de Pierre sur Haute est l'ouvrage enterré, infrastructure de haute sécurité sous protection NBC (nucléaire, bactériologique et chimique). Cet ouvrage est protégé par une cage de Faraday de l'intrusion de toute onde électromagnétique extérieure, ainsi que de la sortie involontaire d'ondes émanant des appareils électroniques de l'intérieur. Il est de plus autonome grâce à un groupe électrogène et indépendant en eau. Grâce à une liaison de 2 Mbit/s, les communications provenant des tours arrivent dans l'ouvrage, sont redirigées par les opérateurs et repartent dans les tours pour être ré-émises.La station hertzienne est dirigée par un major. Une vingtaine de personnes seulement se relaient sur le site, assurant la permanence pour effectuer le contrôle et la maintenance des équipements de télécommunications. Cependant, des corps de métiers différents se retrouvent au sein de la base : des électromécaniciens, des cuisiniers, des mécaniciens... Le personnel assure une défense passive, en restant à l'abri, ainsi qu'une défense active, de ce fait il est armé.

sources : F6OYU  Wikipédia

12 commentaires:

  1. Bonsoir Freddy,
    C'est avec le plus grand plaisir, que j'ai lu cet article..
    Curieux de nature, je suis resté sur ma faim. Après quelques recherches sur le net,j'ai découvert ceci http://rammstein.dfmk.hu/~s200/tropo.html#ace Le réseau Troposcatter Communication Networks du monde.. Avec en bas a gauche des liens historique très sympa. A découvrir Absolument..
    @+

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  2. bonsoir
    je ne sais si tu es informé

    http://www.lefigaro.fr/hightech/2013/04/06/01007-20130406ARTFIG00355-la-dcri-fait-
    pression-sur-un-benevole-pour-supprimer-une-page-wikipedia.php
    à+
    Denis

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    1. bonjour

      merci, je ne savais pas. Sur ce point je invente rien et l'article provient d'autres sources qui sont sur le Web depuis de nombreuses années. Si la DCRI me convoque je ne manquerai pas de vous informer de la suite .

      73 F5IRO

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    2. Attention ces convocations sont réalisés par des gens qui sont tout sauf honnêtes. Donc si tu es convoqué je te conseil fortement de prendre un avocat pour l'occasion.

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  3. J'ai moi-même été technicien à la Station de Lachens, dans le Var, à 1700 mètres d'altitude, en 1965-66 . Cette station était extra-territoriale et personne, généraux, police ou Douanes, ne pouvait y entrer sans l'autorisation du Shape à Fontainebleau . Le matériel était imposant, la maintenance permanente, et nous consommions autant d'électricité qu'une ville de 40.000 habitants (nous étions une quinzaine) . On avait une très belle vue sur Cannes et la Côte d'Azur et on n'y travaillait qu'après une enquête de sécurité très pointue dont j'ai pu vérifier le sérieux .
    Elle est aujourd'hui démantelée et il n'y a plus les 4 paraboles de 20 mètres de diamètre pouvant résister à des vents de 200 km/h, même chargées de 20 cm de glace, ce qui n'arrivait pas malgré des hauteurs de neige de plus de 3 mètres . Les paraboles, creuses, étaient chauffées, ainsi que les guides d'ondes . Nous avions trois chasses-neige dont une turbine pour dégager le kilomètre non abrité qui nous séparait de la petite station de ski de Varneige .
    Le régime n'était pas du tout militaire, la paye bonne, et de nombreux avantages . Le tout gardé par des militaires venant de Draguignan ne faisant pas partie de la station ni de l'Otan, qui se relayaient toutes les semaines, avec double rangée de grillages barbelés et bergers allemands militaires n'obéissant qu'à leurs maîtres-chiens .
    J'ai d'excellents souvenirs des 18 mois passés dans ce nid d'aigle . Ce réseau s'appelait alors Forward Scatter, et employait donc des militaires français "loués" à l'Otan alors que la France n'en faisait plus partie .
    Nous étions entre la station dite "de Lyon", et celle de Livourne en Italie, nous mêmes portant le nom de station de Nice, qui était tout de même à une bonne soixantaine de kilomètres . Nous n'avions strictement aucune connaissance des contenus transmis, notre seul devoir étant de fonctionner sans aucune panne 24h/24, et 7 minutes en cas d'attaque nucléaire . Ce réseau entourait l'URSS, allant du nord de la Norvège au fin fond de la Turquie . Nous avions interdiction de divulguer quoi que ce soit au sujet de ce réseau . Mais aujourd'hui il n'existe plus !

    dominique.poncet@dbmail.com

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    1. J'ai effectué mon service national dans cette station, détaché de la BA943 de Roquebrune, j'y suis resté de juin 1977 à fin mars 1978. Que de bons souvenirs ... Nous étions une quinzaine d'appelés en tout, jamais plus de 6 ou 7 en même temps car notre rythme était de 2 semaines bloqués suivi d'une semaine de permission. Un HY citroën nous conduisait à la gare routière de Grasse.Nous mangions tous la même table, 1 officier responsable de la station et 4 ou 5 S/officiers. Seuls 2 S/officiers passaient la nuit à tour de rôle dans la station, les autres arrivaient le matin et repartaient le soir. L'hiver était très rude (vent, neige ...) il n'était pas rare d'avoir des congères de 4 à 6m entre le poste de garde et le bâtiment vie! L'été ne repeignons les poteaux de signalisation pour indiquer la route au chasse neige; nous effections également des aller-retour avec le camion citerne afin de remplir les cuves d'eau. Je me souviens que pendant l'hiver la hauteur de neige était supérieure à la hauteur des fenêtres pendant environ 2 mois ! Il y avait un petit studio photo et j'ai donc appris à développer mes propropres photos (argentique...) j'en ai fait plus de 1000! Nous avions également à notre disposition des skis et des luges pour profiter de l'ancienne sation de Varneige en contrebas (hélas sans téléski ...)
      Que de bons souvenirs datant de plus de 40 ans.

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  4. swl f-60194 hugues
    trés agréable , de superbes constructions, bon suivis à toi freddy et bon dx, nous sommes dans le raisonnable je pense.

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    1. il faut faire attention à :
      Panneau indiquant un terrain militaire : "Terrain militaire / accès interdit / Délit réprimé par les articles 413.7 et 413.8 du code pénal"
      exemple http://www.flickr.com/photos/zigazou76/3677791034/

      un autre article sur le droit à l'image et la version US !
      http://www.liberation.fr/france/0101182061-un-americain-fureteur-dans-le-ciel-francais-le-16-mars-un-avion-espion-a-photographie-des-installations-militaires-sensibles

      La Suisse demande la suspension de Google Street View
      http://www.zdnet.fr/actualites/la-suisse-demande-la-suspension-de-google-street-view-39705022.htm

      autres conseils
      http://books.google.fr/books?id=paGkZcZEhtkC&pg=PA182&lpg=PA182&dq=article+de+loi+sur+interdiction+de+photographier+des+installations+militaires+en+France&source=bl&ots=56YN-suEV1&sig=tSuX3X6gcbzq15xICIHxhvSssgE&hl=fr&sa=X&ei=hKthUfnjGYWIhQeV24F4&ved=0CGsQ6AEwCA#v=onepage&q=article%20de%20loi%20sur%20interdiction%20de%20photographier%20des%20installations%20militaires%20en%20France&f=false
      à+
      Denis

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  5. reportage tres intéressant en tant qu'ancien des transmissions et radioamateur
    73
    F6HCX

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  6. salutation aux mondes trans.
    hugues f 60194.

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  7. que de souvenirs, j'ai passé mes 20 ans à Pierre sur Haute, il y avait à l'époque le sergent-chef Leydier, l'adjudant Blanc, l'adjudant-Chef Beaulaton et le sergent Mohans qui m'avait fait une coupure accidentelle sur les groupes électrogènes dont j'ai trinqué la responsabilité en son temps étant officiellement de service même si c'était l'heure de ma pause. C'est aussi l'adjudant Fontan un Gascon qui transformait le réfectoire en salle de spectacles ce qui me permis de voir mon premier x en super 8 avec une nana qui faisait du stop et qui se retrouvait bloquée dans la porte du passager d'une DS19 ! notons aussi le sergent Papelard très excité et quelques officiers de la NATO dont un colonel GI's impressionnant qui avait fait ses preuves lors de la bataille de Quang try au Vietnam ! tout cela est bien loin pour le peu 1971/1972.......

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  8. bonsoir jean Laurent, comme tu le note se sont des souvenirs magnifique et agréable a lire, moi c'est plus tard mars 89
    services annexe GN, de très bon souvenir aussi.
    bonne soirée a tous.
    Hugues

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