12 février 2024

Les QSL en radiodiffusion


La situation n'est pas rose. Vous envoyez un rapport d'écoute et vous vous attendez à recevoir une carte QSL de la radio... Vos espoirs sont de plus en plus réduits. Il fut un temps où le rapport d'écoute était une source d'informations très recherchées par les services techniques des radios. C'était le seul moyen de savoir si leurs ondes « passaient ». Pour de nombreuses stations, c'était le seul moyen de contrôle. D'autres stations se servaient des rapports d'écoute pour sélectionner quelques Dxers réguliers afin de réaliser du monitoring. Voilà la version officielle, dans les faits, la situation variait très fort d'une station à l'autre...

Dans la majorité des stations, le rapport d'écoute était très apprécié, car il gonflait le volume du courrier reçu.  C'était le seul moyen de justifier à la direction ou au pouvoir que la station était écoutée à l'étranger.

- Le cas le plus cocasse que j'ai rencontré était « La voix de l'Amitié» à Bruxelles. Si l'auditeur envoyait un rapport d'écoute à l'adresse de la boîte postale, il recevait d'office une carte QSL sans aucune vérification. S'il l'envoyait à l'adresse postale, selon la distribution du courrier il recevait une autre QSL ou une lettre signalant que la RTB est un organisme officiel et donc qu'il n'adresse pas de QSL ! Dans les trois cas, la direction des émetteurs ne recevait rien.

Chez certains diffuseurs, comme Radio Canada International, les rapports d'écoute avaient un intérêt dans la mesure où la radio n'avait pas d'autres moyens de contrôle. Pour l'Europe, par exemple, comme RCI était un membre associé de l'Union Européenne de Radiodiffusion, elle recevait des rapports de mesure détaillés du centre d'écoute de l'UER à Jurbise.

D'autres attendaient les rapports avec le plus grand intérêt et faisaient tout pour en recevoir : le CICR délivrait un diplôme de la Croix-Rouge aux auditeurs réguliers qui avaient suivi les émissions d'essais pendant un an. Bien mal leur en pris, une fois l'émetteur en panne, ils reçurent une quantité de rapport indiquant des réceptions jusqu'à 5/5.

Vient ensuite les diffuseurs disposant de grands moyens. Ils préfèrent se baser sur leurs propres écoutes, mettant en œuvre des centres d'écoutes dans des ambassades ou équipant des centres d'écoutes : C'était le cas du Monitoring service de l'IBB pour surveiller les transmissions du Broadcasting Board of Governors.

Maintenant, nous avons les SDR qui ont bouleversé les pratiques. Certains diffuseurs ont leur propre réseau d'écoute SDR privé, c'est le cas de TWR. D'autres utilisent des SDR publiques pour des contrôles sporadiques. 

Les SDR ont maintenant un effet sur la confiance qu'accordent les radiodiffuseurs aux rapports envoyés par des auditeurs, car certains n'hésitent pas à utiliser un SDR éloigné pour rédiger les rapports d'écoute !

Hélas, il faut bien se rendre compte que le rapport d'écoute n'est plus ce qu'il était : la fin des coupons-réponses internationaux entraine de plus en plus de stations à ne plus répondre par courrier pour éviter des frais. Les réductions de personnel font que certaines ne répondent plus, même par mail ou ont des systèmes automatisés.

Heureusement, quelques stations perpétuent la tradition, déployant des efforts pour continuer la tradition en éditant toujours de magnifiques QSL souvent renouvelées.

N'oublions pas que la carte QSL est aussi une question de politesse des stations vis-à-vis des auditeurs qui s'adressent à eux.

Michel Fremy Radio Magazine 

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