27 mars 2012

Guerre Electronique: la radiogoniométrie


La radiogoniométrie a pour rôle de déterminer, avec le plus de précision possible, la position géographique d’un émetteur. Comme telle, elle permet de compléter et de préciser les résultats donnés par les écoutes en plaçant sur la carte les réseaux et les organismes dont l’analyse a révélé la structure administrative ou les relations de dépendance...

Notons de suite que si les écoutes ne peuvent donner tous les renseignements désirables, c’est-à-dire l’articulation complète de l’organisation ennemie, de même la radiogoniométrie ne peut préciser les emplacements dans tous les cas, le problème étant très complexe. Mais les résultats partiels qu’elle peut donner complètent avantageusement les résultats des écoutes.
1.1 Modes d’utilisation de la radiogoniométrie.
Un radiogoniomètre est un appareil qui utilise les propriétés directives d’un système d’aériens afin de déterminer la direction d’arrivée des ondes provenant d’un émetteur. Cette direction coïncide en général avec la direction vraie de l’émetteur, à une certaine erreur près.
Il faut donc au minimum deux radiogoniomètres pour donner deux relèvements et déterminer la position approchée de l’émetteur. En utilisant un plus grand nombre de radiogoniomètres et un plus grand nombre de relèvements pour chaque appareil, il est possible, comme on le verra par la suite, d’améliorer la précision de la localisation.
La détermination de la position d’un émetteur peut être envisagée de deux manières distinctes :
1.1.1 - Ou bien cette détermination fait partie d’un ensemble organisé : c’est le cas d’un navire, d’un avion demandant son relèvement pour déterminer sa position. Il émet, alors sur des fréquences bien déterminées, sur lesquelles le réseau radiogoniométrique veille en permanence. Les fréquences sont choisies de manière à présenter le moins d’anomalies de propagation possible et une fréquence correspond à une zone de distance de relèvement bien déterminée. Exemples : la fréquence de 333 kHz est employée à moyenne distance par la marine et l’aviation ; la fréquence de 9180 kHz est employée a grande distance par l’aviation ; la fréquence de 120 MHz est employée par les réseaux de navigation aérienne à faible distance (100 à 200 km). Dans ces cas les radiogoniomètres sont réglés pour présenter l’efficacité maximum sur les fréquences de travail.
Ce mode d’utilisation correspond à la « radiogoniométrie de navigation ».
1.1.2 - Ou bien un réseau radiogoniométrique travaille à la localisation d’émetteurs quelconques, travaillant sur des fréquences quelconques, parfois avec des émissions de durée très brève, des aériens directionnels, etc.
Le problème devient beaucoup plus complexe ; c’est la « radiogoniométrie d’ interception ».
1.2 - Caractéristique de la radiogoniométrie d’interception.
Les radiogoniomètres doivent couvrir une gamme de fréquence très étendue : il est parfois nécessaire de grouper ensemble plusieurs appareils différents. De plus les conditions de propagation varient beaucoup le long de ces gammes : un ou plusieurs radiogoniomètres du réseau peuvent très bien tomber dans la zone de silence d’un émetteur et même si l’émission est perçue par tous les appareils, ce fait peut introduire d’importantes causes d’erreurs. Enfin les appareils doivent être sensibles à des champs très faibles, puisque souvent ils travailleront à limite de portée.
L’implantation même du réseau doit tenir compte de toutes ces conditions, assurer pour toute la zone de travail une parallaxe correcte et prévoir des liaisons entre stations. De plus l’installation elle-même d’un appareil radiogoniométrique pose des conditions assez difficiles à réunir sur le terrain, sans parler des conditions strictement militaires comme celles de la protection, du camouflage, etc...

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